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Le Trauma dans les Œuvres de Yasmina Khadra : Exploration Profonde de la Souffrance Humaine

Martin Joseph, Ph. D Scholar, Department of French, Pondicherry University. | Name of the Supervisor : Dr. C. Thirumurugan, Professor & Head, Department of French, Pondicherry University. 01 Nov 2023 Read Full PDF

Résumé

Cet article présente une lecture traumatique du roman L’attentat et Ce que le jour doit a la nuit de Yasmina Khadra. Ce que l’étude suivante cherche à démontrer, c’est que la représentation stéréotypée du personnage principal, Dr.Amin Jafaari, est élaborée autour d’un ensemble de clichés. Un exemple pertinent qui illustre cette représentation préjudiciable concerne la réaction impulsive et émotive de Jafaari en commettant son acte traumatique sans obtempérer aux multiples recommandations de son unité terroriste de sa femme.

En plus de cette dimension émotionnelle, la juxtaposition de deux discours est également mise en valeur dans le texte où Amin incarne un discours de tolérance, alors que sa femme, Sihem, véhicule un discours de haine. En dernier lieu, Sihem est réduite au silence par l’auteur en étant un personnage in absentia, ne parlant que par l’intermédiaire de sa souffrance tout au long du roman.

Mots-clés

Yasmina Khadra’s L’attentat, Ce que le jour doit a la nuit ; personnel trauma, violence, littérature traumatique.

Abstract

This article offers a reading about sufferance which leads to trauma to progonist and principal characters of three contemporary Algerian novels, namely, Yasmina Khadra’s The Attack (2005), Ce que le jour de la nuit (2009). What the following study seeks to demonstrate is that Khadra’s stereotypical portrayal of the principal protagonist, Dr Amine Jafaari, is built on a set of cliches. One pertinent example that illustrates this prejudicial depiction is that he reacts impulsively as an emotional humnan and commits his traumatic act ignoring the recommendations of his fundamentalist unit. In addition to this emotional dimension, the juxtaposition of two discourses is also given much prominence in the text. In other terms, Amine’s wife, Sihem, incarnates a discourse of life and tolerance, whereas he embodies a discourse of death and hatred. Most importantly, they are the characters in absentia, speaking only through traumatic experiences throughout the novels.

Keywords

Yasmina Khadra’s The Attack, Ce que le jour doit a la nuit ; trauma personnel ; violence ; traumatic literature.

           Le trauma est un terme générique qui décrit une blessure physique ou mentale qui peut être causée par un événement traumatisant. Les traumatismes sont souvent associés à des événements traumatiques tels que la guerre, un accident ou une agression, mais ils peuvent également être le résultat d'une expérience plus subtile, comme une humiliation ou une frustration persistante. Ils peuvent affecter une personne sur le court et le long terme. Les symptômes peuvent inclure des changements d'humeur, de la dépression, de la colère, des troubles du sommeil, des cauchemars, des flashbacks et des troubles de la concentration. Les personnes qui ont subi des traumatismes peuvent également souffrir de troubles psychologiques tels que des états de stress post-traumatique et des troubles anxieux.

Ils font partie dans la vie quotidienne d’un individu, d’un groupe et de certaines communautés.  Non seulement qu’elle se trouve répandue dans la vie sociale et politique, mais aussi elle est souvent présentée dans les œuvres littéraires.

Yasmina Khadra est un écrivain francophone célèbre d’Algérie.  Il a écrit plusieurs romans célèbres.

Dans ce travail, nous nous proposons de faire une étude du traumatisme dans les œuvres de Yasmina Khadra. 

La vie et l’œuvre de l’auteur:                            

Yasima Khadra est le pseudonyme de l’écrivain et ce nom est composé de deux prénoms de sa femme. Son vrai nom est Mohammed Moulessehoul. Il est né le 10 janvier 1955 dans le Sahara algérien. Son père est un ancien militaire. Yasmina a commencé ses études dans un lycée militaire à l'âge de 9 ans, dans le but de devenir officier dans l'armée algérienne.

Il a fait son service militaire à peu près pour 36 ans. Après avoir quitté son service militaire, il s’est consacré à l'écriture. Il écrit d'abord des romans sous son vrai nom puisqu’il a eu peur que ses romans seront censurés.  Plus tard, il décide de se créer un pseudonyme.

Il révèle sa véritable identité en 2001 dans son roman autobiographique L’Ecrivain. Il écrit aussi une trilogie : Les Hirondelles de Kaboul  où l'histoire se passe en Afghanistan,  L'Attentat  qui parle de la politique et sociale d’Israël, et Les Sirènes de Bagdad où l'histoire se déroule en Irak. Ces trois œuvres  racontent  le dialogue et le conflit qui existent entre l'Orient et l'Occident.  Il a également écrit d'autres œuvres comme  Ce que le jour doit à la nuit, L’Equitation africaine, Les anges meurent de nos blessures, Qu’attendent les singes, La Dernière Nuit du Raïs etc.   

Il a reçu plusieurs prix dont les plus importants sont le prix Roman France Télévisions, le Prix Tropiques,  le Prix de Salon littéraire de Metz,  le prix de la Société des Gens de Lettres, le prix du roman noir international etc.  

La plupart de ses romans sont traduits dans plusieurs langues. Evidemment, il est très connu et salué au monde littéraire francophone.

Yasmina Khadra, le pseudonyme littéraire de l'auteur algérien Mohammed Moulessehoul, est un écrivain reconnu pour sa capacité à explorer les complexités de l'expérience humaine à travers ses romans puissants. L'un des thèmes récurrents et profondément pertinents de son œuvre est celui du trauma. Avec sa prose pénétrante de l’auteur, nous plonge dans l'âme de ses personnages, exposant les cicatrices émotionnelles et psychologiques qui résultent de la violence, de la guerre et de l'injustice.

Dans cet article, nous allons explorer la manière dont Yasmina Khadra aborde le trauma dans ses œuvres, en analysant des extraits choisis et en examinant comment il offre un regard profondément émouvant sur la souffrance humaine.

L'Écrivain Derrière le Pseudonyme

Avant de plonger dans l'exploration des thèmes du trauma dans les œuvres de Yasmina Khadra, il est important de comprendre le contexte de l'auteur. Yasmina Khadra est le pseudonyme choisi par Mohammed Moulessehoul, un officier de l'armée algérienne qui a écrit sous ce nom afin de contourner les restrictions militaires imposées aux écrivains. Cette dissimulation de son identité lui a permis de créer une œuvre riche et puissante, dénonçant la violence et l'injustice dans son pays natal sans craindre les représailles.

Moulessehoul a choisi le nom Yasmina Khadra en hommage à sa femme, pour symboliser la voix des femmes algériennes qui ont également souffert des conflits et de la violence. Cette perspective unique, forgée par son expérience en tant que militaire et par son engagement envers les droits de l'homme, informe grandement son écriture et son exploration du trauma dans ses romans.

La Guerre Civile en Algérie : Un Contexte Traumatique

L'un des contextes les plus saillants de l'œuvre de Yasmina Khadra est la guerre civile en Algérie. Cette période de conflit brutal a laissé des cicatrices profondes dans la société algérienne, et l’écrivain explore les conséquences de cette violence dans plusieurs de ses romans. L'un des exemples les plus frappants de cela est son roman « Ce que le jour doit à la nuit », où il décrit le tumulte de la guerre civile à travers les yeux de son protagoniste, Younès. Il explore la douleur du deuil et de la perte. Il raconte l’histoire d’un jeune homme déchirée entre deux mondes, l’Algérie et la France, tout en essayant de faire face à la perte de ses proches.

« On ne se remet jamais d’une perte, on l’apprend, c’est tout. »

Ce segment de l’auteur met en évidence la manière dont le trauma de la perte peut être un processus d’apprentissage difficile et émotionnellement éprouvant.

L'Algérie des années 1990 est le cadre de cette histoire, et le traumatisme de la guerre civile est omniprésent. Khadra dépeint des personnages vivant dans un état constant de peur et de méfiance, où la violence est à chaque coin de la rue. Cette réalité traumatique se manifeste dans les actions et les pensées des personnages, créant une atmosphère oppressante de tension psychologique.

« La guerre était un souffle rauque qui ne s'éteignait jamais. Elle dictait les lois, les codes, les habitudes. Elle mutilait les visages et les esprits. »

Cette citation illustre la manière dont Khadra dépeint la guerre comme un traumatisme collectif qui imprègne chaque aspect de la vie quotidienne en Algérie à cette époque. Les "visages mutilés" évoquent non seulement les blessures physiques, mais aussi les cicatrices invisibles qui marquent profondément l'âme de la nation.

La Violence et la Destruction : Le Trauma Personnel

En plus du trauma collectif, cet écrivain explore également le trauma personnel dans ses œuvres. Il plonge profondément dans les psychés de ses personnages pour dévoiler les conséquences dévastatrices de la violence et de la destruction sur l'individu.

Un exemple éloquent de cela se trouve dans son roman le plus emblématique  cet auteur « L'attentat », où le personnage principal, le Dr Amine Jaafari, découvre que sa femme a commis un attentat-suicide à Tel-Aviv. Ce drame bouleversant révèle la complexité du trauma causé par la violence politique. L'impact de cette découverte sur le personnage principale est profondément traumatisant.

« Il avait été trahi par ce qu'il avait de plus cher, par celle qu'il croyait connaître par cœur, par celle qu'il avait élue reine de ses nuits et qu'il découvrait impliquée dans la répudiation de l'humanité. »

Cette citation met en lumière la manière dont Khadra explore la douleur intérieure du Dr Jaafari. La trahison et la perte qu'il ressent sont une forme de trauma personnel qui le plonge dans une quête d'identité et de compréhension. Le roman se transforme en une exploration poignante du choc, de la culpabilité et de la rédemption.

« La terreur qu’inspire le terrorisme, on la subit, on la respire, on la porte en soi, on la traîne comme un boulet dans les fers. »

Cette phrase souligne la manière dont le trauma peut devenir une charge lourde, une expérience qui hante la vie des victimes et qui les poursuit longtemps après les évènements traumatisants.

La Quête de Sens : Guérir le Trauma

Un thème récurrent dans les œuvres de Yasmina Khadra est la quête de sens qui suit souvent le trauma. Ses personnages sont confrontés à des événements traumatisants qui les forcent à remettre en question leurs croyances, leurs valeurs et leur compréhension du monde. Cela se manifeste dans son roman « L'attentat » lorsque le Dr Jaafari essaie de comprendre pourquoi sa femme a commis un acte aussi impensable.

« Il avait besoin de comprendre. Il fallait qu'il sache pourquoi elle avait renoncé à l'enfant qu'il n'avait pas encore eu le temps de lui donner, pourquoi elle avait déclaré la guerre à l'amour, pourquoi elle avait pris fait et cause pour des barbares qu'elle n'avait jamais rencontrés. »

Cette quête de compréhension est une réaction naturelle au trauma. Les personnages de Khadra cherchent à donner un sens à l'incompréhensible, à trouver une explication à la douleur qui les consume. Cette recherche de sens est souvent le moteur de l'intrigue de ses romans, et elle offre une lueur d'espoir au milieu du désespoir.

« La douleur ne s’atténue pas, elle vous façonne, elle vous marque au fer rouge, elle devient vous. »

Cet extrait parle du thème central du trama dans son œuvre. La douleur et la souffrance ne sont pas simplement des émotions passagères, mais des forces qui transforment profondément les individus, les marquant à jamais.

L'Écriture Comme Thérapie

Une autre dimension de la manière dont Yasmina Khadra aborde le trauma dans ses œuvres est la notion de l'écriture comme thérapie. Ses personnages, tout comme l'auteur lui-même, utilisent souvent l'écriture comme moyen de faire face au trauma. Cela se reflète dans son roman "L'attentat", où le Dr Jaafari commence à écrire un journal pour tenter de comprendre ce qui est arrivé à sa femme.

« Il s'est mis à coucher des mots sur le papier. Ça lui faisait mal de le faire, mais il le faisait tout de même. En versant sur le papier les circonvolutions de son âme, il croyait retrouver un sens à sa vie. »

Cette citation met en évidence le rôle de l'écriture comme moyen de catharsis et de guérison pour les personnages de Khadra. L'acte d'écrire leur permet de donner une voix à leur douleur et de trouver un certain réconfort dans l'expression de leurs émotions.

Yasmina Khadra et la Puissance de la Littérature Traumatique

En conclusion, Yasmina Khadra est un écrivain talentueux qui explore le trauma avec une profondeur et une sensibilité exceptionnelles dans ses œuvres. À travers ses romans, il nous plonge dans l'expérience de la guerre civile en Algérie et les traumatismes personnels qui en découlent. Il met en lumière la quête de sens qui suit souvent le trauma et montre comment l'écriture peut être un outil de guérison.

Les mots de cet écrivain francophone nous rappellent que la littérature a le pouvoir de donner une voix à la souffrance humaine, de susciter l'empathie et de nous aider à mieux comprendre les traumatismes qui touchent les individus et les sociétés. À travers son travail, il nous invite à réfléchir sur la résilience humaine et sur la manière dont nous pouvons surmonter les cicatrices du passé. Ses œuvres continuent de résonner auprès des lecteurs du monde entier, témoignant de la puissance de la littérature pour explorer les profondeurs de l’aime humaine.

En fin de compte, il nous rappelle que, même dans les moments les plus sombres de l'histoire et de la vie individuelle, il y a toujours de l'espoir et une possibilité de guérison. C'est cette exploration profonde de la souffrance humaine et de la résilience qui fait de son œuvre une contribution précieuse à la littérature contemporaine.

Références :

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